La citadelle de Tournai est construite à partir de 1667 sous Louis XIV, après la prise de la ville par la France.
En 1667, sous le prétexte d’une guerre dite de Dévolution, Louis XIV, voulant évidemment élargir les frontières de son royaume, envahit une partie des Pays-Bas espagnols. Et, au mois de juin, Tournai, dont les défenses étaient vraiment obsolètes, fut prise en trois jours. Louis XIV décida alors de fortifier différemment la cité et d’y construire une citadelle. Dès le mois d’août de cette année 1667, les travaux commencèrent par des démolitions importantes : l'église Sainte-Catherine, des couvents et environ 300 maisons furent sacrifiés. 30 000 fantassins se relayèrent pour que, sept ans plus tard, en 1674, la citadelle soit achevée. Le directeur des travaux est Guillaume Deshouillères, l’ingénieur Jean de Mesgrigny s’occupant des galeries souterraines. C’est une citadelle dite à la Vauban car ce dernier, très occupé à Lille, vint régulièrement à Tournai pour surveiller l’évolution des travaux. L’ouvrage avait la forme d’un pentagone avec cinq bastions reliés par des courtines, une porte dite Royale, une sortie de secours. Le tout était entouré d’une enceinte constituée de fossés et de remparts dont les glacis, vers la ville, se terminaient par une vaste esplanade (emplacement du palais de justice actuel).
Mais la citadelle et la ville furent pourtant prises en 1709, lors de la guerre de Succession d’Espagne. En 1745, Louis XV reprit la citadelle mais Tournai tomba peu après aux mains de l’Autriche. La citadelle fut alors en grande partie démantelée et, en 1780, par décision de Joseph II, elle disparut presque complètement.
Après la chute de Napoléon en 1814, il fut décidé de créer une ligne défensive orientée contre la France. Dès lors, les Hollandais reconstruisirent une nouvelle citadelle (achevée en 1822) sur l’emplacement de l’ancienne !
L’indépendance de la Belgique sonna le glas de ce système de fortifications et le démantèlement commença dès 1859. Les bâtiments centraux deviendront la caserne d’infanterie qui prendra plus tard le nom de caserne Ruquoy, désormais centre de formation logistique pour l’armée belge. Tournai, se libérant de son corset défensif, prit alors un tout nouveau visage.
Pour mieux vous rendre compte de ce que fut la citadelle de Tournai, nous vous conseillons d’aller voir au musée des Beaux-Arts de Lille le plan-relief de la ville dressé en 1701. Le musée de Folklore et des Imaginaires de Tournai possède une remarquable copie de ce plan-relief.
Rue de la Citadelle 7500 Tournai