L’ancêtre du jeu de fer est probablement né dans le nord de la France, à Lille et à Roubaix. Il s’appelait alors jeu de toque. "Toquer" signifiait heurter un corps dur contre un autre. Le jeu de toque ou de fer se joue avec des palets de 35 millimètres de diamètre, autrefois en cuivre, aujourd'hui en acier.
A Tournai, depuis plus d’un siècle, le jeu de fer est une pratique locale par excellence. Pas d’estaminet où le brasseur n'ait été obligé d'installer un jeu. Les joueurs y sont assidus mais déploient une adresse remarquable… Petit à petit, des sociétés se sont constituées, elles mettent sur pied des concours dotés de prix en espèces et en nature.
Le jeu de fer jouit d’un tel attrait, est tellement ancré dans le cœur des Tournaisiens que, dans les cafés bruxellois où siègent des sociétés de Tournaisiens en exil, il a fallu installer un jeu, pour que cette clientèle "expatriée" se sente encore dans l'atmosphère de ses "Cheoncq Clotiers" (cinq clochers).
Depuis 1973, fin septembre, un championnat a lieu à la Halle-aux-Draps. Cette manifestation, patronnée par la Ville de Tournai, réunit durant deux jours plus de 200 équipes de deux joueurs. Concentration, plaisir et convivialité sont au rendez-vous !
En quoi consiste ce jeu si populaire ?
C’est, d’abord, une longue table étroite de trois mètres de long sur 50 centimètres de large et posée sur quatre pieds. La hauteur est sensiblement la même que celle d’une table de billard, le joueur y prend la même position et fait usage d'une queue.
La table proprement dite est garnie à l'une des extrémités d'un pont et de cinq "broques" (broches) en cuivre. C'est entre ces deux dernières que les fers vont s'insinuer, les concurrents cherchant à atteindre le plus près possible la dernière broche, l'étaque.